Dossier Posté sur 2020-07-27 14:18:25
Les sangliers et le virus de la peste porcine africaine de génotype II : un nouveau challenge
Mots-clés
Auteurs
V. Guberti(1)*, V. Gervasi(2) & A. Marcon(2)
(1) Istituto Superiore per la Protezione e la Ricerca Ambientale (ISPRA), Ozzano dell’Emilia (Bo) (Italie).
(2) Researcher fellow (granted by the European Union’s Horizon 2020 Research and Innovation Programme; grant agreement No. 773701 – DEFEND), Istituto Superiore per la Protezione e la Ricerca Ambientale (ISPRA) (Italie).
* Contact auteurs : Vittorio.guberti@isprambiente.it
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Le rôle de l’homme dans la propagation de cette maladie est l’un des facteurs les plus importants à prendre en compte. Dès que le virus pénètre dans une population de sangliers, on observe généralement une flambée épizootique – qui se caractérise par une transmission directe. L’épizootie évolue ensuite vers un stade d’enzootie, où le principal mécanisme qui entretient l’infection dans la population locale de sangliers est le contact entre des sangliers et des cadavres infectés (transmission indirecte) [2].
La gestion de cette maladie s’articule autour de trois axes stratégiques :
(1) La détection précoce : la rapidité avec laquelle le virus est détecté garantit une propagation limitée dans l’espace, or plus la zone infectée est restreinte plus elle est facile à gérer. Dans une zone – ou une population de sangliers – préalablement indemne, le virus ne pourra être détecté que par la surveillance passive. Pour une détection précoce du virus il donc est fondamental de tester les sangliers trouvés morts dans les zones à risque.
(2) Une gestion adaptée de la population infectée : Pour gérer la situation, les différentes options (dépeuplement, attentisme, clôturage, etc.) doivent être évaluées au regard de l’écologie et de la démographie de la population de sangliers infectée. Il semble qu’un dépeuplement immédiat des sangliers infectés soit contre-productif car il provoque des comportements de fuite qui favorisent la propagation géographique du virus, et la chasse pratiquée par les chasseurs amateurs n’est, en général, pas suffisamment efficace. La mise en place de clôtures peut être utile si elle est intégrée dans un programme d’éradication complexe qui prévoie différents types d’interventions selon les différentes phases épidémiologiques de la maladie [2].
(3) Contamination de l’environnement : le virus de la peste porcine africaine demeure actif dans la carcasse de l’animal hôte bien après la mort de celui-ci, et contamine donc l’environnement. Par conséquent, la décontamination de l’environnement doit être le but final de tout programme d’éradication dans les populations de sangliers. Les mesures de biosécurité appliquées par les chasseurs et la destruction des cadavres de sangliers dans de bonnes conditions de sécurité sanitaire jouent une rôle primordial pour prévenir la persistance du virus localement et sa propagation anthropogénique dans des zones indemnes [2].
http://dx.doi.org/10.20506/bull.2020.1.3124
Références
- Chenais E., Depner K., Guberti V., Dietze K., Viltrop A. & Ståhl K. (2019). – Epidemiological considerations on African swine fever in Europe 2014–2018. Porc. Health Manag., 5 (1), 6. https://doi.org/10.1186/s40813-018-0109-2.
- Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Organisation mondiale de la santé animale (OIE) & Commission européenne (2019). – African swine fever in wild boar: ecology and biosecurity. FAO Animal Production and Health Manual No. 22.