Perspectives Posté sur 2021-03-08 14:58:50
Opinions et stratégies
L’assurance et la réassurance ont-elles un rôle à jouer pour mobiliser les ressources dans les contextes de faibles ressources ?
Mots-clés
Auteurs
G. Hutchings (1)* & J. Drakeford (1)
(1) DH AgRisk Services Ltd, Essex House, 39-41 High Street, Great Dunmow, Essex, CM6 1AE (Royaume-Uni).
* Contact auteurs : gary.hutchings@dhagrisk.com
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Les flambées de maladies graves sont rares, mais lorsqu’elles surviennent elles peuvent toucher des pans entiers du secteur de l’élevage et occasionner des pertes significatives. En général, les compagnies d’assurance recourent à des plans de réassurance pour se prémunir contre le risque important lié à ces pertes, et préserver ainsi leur équilibre financier.
Pour pouvoir proposer une couverture efficace, économique et pérenne contre une maladie animale, les assureurs se heurtent à des difficultés non négligeables, surtout dans les milieux très défavorisés. Ainsi, certains éleveurs qui ont de faibles revenus et de faibles marges sont dans l’impossibilité de payer leur prime d’assurance. Dans ce cas, le gouvernement peut intervenir et apporter son aide en subventionnant directement ou indirectement les primes d’assurance. Pouvoir créer un bon produit d’assurance dans un tel contexte de ressources est peut-être le plus grand défi à relever pour l’assureur. Des risques non quantifiables par manque de données fiables, des infrastructures limitées voire inexistantes pour la gestion et la délivrance des polices d’assurance, le manque de qualification du personnel, un accès limité au capital… font partie des nombreux problèmes concrets auxquels certains assureurs se trouvent confrontés.
Un plan d’assurance efficace permet aux éleveurs de mieux se préparer aux épizooties
Malgré les difficultés énoncés, la mise en place d’un plan d’assurance efficace peut être intéressant à bien des égards. Outre la protection contre les imprévus, l’existence même d’un plan d’assurance peut motiver des changements significatifs dans les filières concernées. Dès que les producteurs commencent à mieux appréhender le risque, l’assureur peut encourager certains changements visant à réduire et atténuer le risque. L’accroissement du niveau de biosécurité et un mode d’élevage plus responsable vont à leur tour améliorer la santé des cheptels. Avec le temps, ces comportements collectifs responsables modifieront le profil de risque de la filière. Ainsi, non seulement la probabilité de survenue d’un épisode infectieux sera réduite, mais son potentiel de déstabilisation sera également moindre. Ces deux éléments-clés abaisseront le montant des primes d’assurance tout en offrant une meilleure couverture aux assurés.
Au-delà des changements essentiels nécessaire à une meilleure gestion du risque sanitaire par les éleveurs, un autre avantage important d’un plan d’assurance efficace est qu’il permet en soi d’améliorer la capacité de la filière à se préparer aux épizooties et à y répondre efficacement.
DH AgRisk Services Ltd dans The Parliamentary Review |
http://dx.doi.org/10.20506/bull.2020.2.3146