Les pélicans du Pérou

En 2023, une vidéo diffusée par l’OMSA a fait ressortir les effets de l’influenza aviaire sur les pélicans sauvages du Pérou. Il s’agissait de porter les discussions hors du cadre habituel de la santé publique vétérinaire afin d’explorer de nouvelles pistes de réflexion.  Les animaux sauvages sont une composante essentielle de nos écosystèmes et contribuent à la santé et à l’économie planétaire ; leur santé mérite donc autant d’attention et d’investissements que celle des animaux domestiques.

La vidéo montre les effets en cascade que l’effondrement des populations d’oiseaux sauvages infectées par la grippe aviaire induit dans tout l’écosystème :  d’abord  le transfert du virus vers des mammifères marins, avec la perte de biodiversité qui en résulte, puis des perturbations dans les services écosystémiques et enfin les pertes économiques subies par les communautés humaines qui dépendent du guano pour leur subsistance. Pour la première fois, l’OMSA a mis la faune sauvage au cœur du débat en se référant à une maladie traditionnellement considérée comme ne concernant que les éleveurs de volailles et les Services vétérinaires.

Changer le discours

Ce changement de discours est l’une des premières étapes franchies par l’OMSA pour modifier la manière dont les Services vétérinaires prennent en considération les espèces sauvages. Si les maladies transfrontalières sont au centre des discussions internationales, les espèces sauvages représentent un risque en tant que réservoirs de nombreux agents pathogènes en même temps qu’elles remplissent de précieuses fonctions écologiques, en particulier pour maintenir une biodiversité dont l’aptitude à diluer la propagation des maladies a maintes fois été évoquée.    C’est la raison pour laquelle les espèces animales sauvages devraient être prises en compte et pleinement intégrées dans des plans et stratégies complets de surveillance sanitaire.

La marche à suivre

En 2020, l’OMSA a présenté son Cadre en faveur de la santé de la faune sauvage (WHF en anglais), qui vise à protéger la santé des animaux sauvages. Il s’agit du principal outil stratégique et opérationnel mis en place par l’OMSA pour accompagner ce changement de paradigme. En inscrivant plus concrètement les questions relatives à la santé de la faune sauvage dans le socle de ses activités et en se mobilisant auprès de partenaires clés pour la protection des espèces sauvages et de leur habitat à l’échelle mondiale, l’OMSA trace la voie d’un changement capital au sein des services de santé animale du monde entier, afin que la santé animale y soit considérée de manière véritablement holistique.