Dossier Posté sur 2019-05-07 16:33:48
Les coûts socio-économiques de la tuberculose bovine
Mots-clés
Auteurs
Antonino Caminiti, Chargé de mission, Service Scientifique, Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
Les coûts dans les pays développés
Dans les pays développés où la prévalence de la tuberculose bovine est généralement faible, les coûts directs et indirects de la maladie sont principalement liés aux barrières commerciales imposées aux échanges d’animaux et de produits d’origine animale ainsi qu’aux coûts financiers de la mise en œuvre des programmes officiels d’éradication. Des études indiquent que l’essentiel des coûts de l’éradication (environ 80 %) correspondait à la réalisation des tests cutanés par des vétérinaires [1]. Les coûts de l’éradication sont parfois si élevés que certains auteurs ont mis en doute le bien-fondé économique de ces interventions [2]. D’autres auteurs en revanche estiment que la prise en compte de tous les bénéfices (notamment sociétaux) induits par l’éradication fait ressortir sa viabilité économique [3].
Il est rare que les études scientifiques évaluent d’autres types de coûts, par exemple les coûts immatériels, alors qu’ils peuvent avoir un impact dévastateur pour les communautés rurales et le secteur de l’élevage. Ces coûts se rapportent par exemple à l’impact sur la réputation d’un pays, à la perte de confiance des consommateurs et aux réactions négatives des marchés.
Les coûts dans les pays en développement
Dans les pays en développement, la prévalence de la tuberculose bovine est élevée tant chez les animaux que chez l’homme en raison de l’insuffisance des mesures de prévention (par exemple le manque de pasteurisateurs et l’absence d’inspection des animaux et de la viande, dus aux contraintes financières). Le coût de la tuberculose bovine est principalement lié aux pertes de production dans les élevages résultant d’une mortalité accrue et d’une baisse de la production de lait et de viande. L’estimation de ces pertes a été réalisée dans certains pays où le cheptel domestique est important, par exemple en Éthiopie [4].
Conclusions
Généralement, les évaluations des coûts portent principalement sur les pertes de production des élevages. Des études plus complètes restent à réaliser afin d’estimer l’impact global de la maladie, y compris l’intégralité des coûts supportés par la société.
http://dx.doi.org/10.20506/bull.2019.1.2916
Références
- Caminiti A., Pelone F., Battisti S., Gamberale F., Colafrancesco R., Sala M., La Torre G., Della Marta U. & Scaramozzino P. (2016). – Tuberculosis, brucellosis and leucosis in cattle: a cost description of eradication programmes in the region of Lazio, Italy. Transbound. Emerg. Dis., 64 (5), 1493–1504. https://doi.org/10.1111/tbed.12540.
- Torgerson P.R. & Torgerson D.J. (2010).– Public health and bovine tuberculosis: what’s all the fuss about? Trends Microbiol., 18 (2), 67–72. https://doi.org/10.1016/j.tim.2009.11.002.
- Caminiti A., Pelone F., LaTorre G., De Giusti M., Saulle R., Mannocci A., Sala M., Della Marta U. & Scaramozzino P. (2016). – Control and eradication of tuberculosis in cattle: a systematic review of economic evidence. Vet. Rec., 179, 70–75. http://dx.doi.org/10.1136/vr.103616.
- Azami H.Y. & Zinsstag J. (2018). – Economics of bovine tuberculosis: a One Health issue. In Bovine tuberculosis (M. Chambers, S. Gordon, F. Olea-Popelka & P. Barrow, eds.), Chapter 3, 31–42. http://dx.doi.org/10.1079/9781786391520.0031.