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Panorama PerspectivesMissions pour les laboratoires et projets de jumelage

Perspectives Posté sur 2023-03-01 16:16:35

Missions pour les laboratoires et projets de jumelage

Vers des réseaux de laboratoires durables

Auteurs

Jennifer Lasley (1)*, Camilla Caraccio (2), Mariana Marrana (3) & Valentyna Sharandak (1)

(1) Service du Renforcement des capacités, Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).
(2) Service de la Communication, Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).
(3) Service de la Préparation et de la Résilience, Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).

Contact auteurs : J. Lasley.

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Pour tout ce qui concerne le renforcement des capacités des laboratoires de santé animale, la méthode de l’OMSA repose sur une concertation avec les parties intéressées afin d’étayer les prises de décision. Par ailleurs, l’OMSA a lancé une analyse d’impact de son programme de jumelage de laboratoires, ce qui lui donnera des éléments pour mieux en comprendre les bienfaits et les répercussions.
Même si les actions menées pour renforcer les capacités des laboratoires portent leurs fruits pour un certain nombre de maladies, les données réunies par l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu’OIE) indiquent que ces capacités ne peuvent pas toujours être qualifiées de durables : trop souvent en effet, elles sont sous-utilisées, ne sont pas pleinement exploitées ou sont utilisées de manière inefficiente, d’où un gaspillage de moyens [1]. Ce constat décevant incite à reconsidérer en profondeur les approches de renforcement des capacités, leur coordination et les méthodes.

Lors des missions du Processus PVS pour des laboratoires durables, les experts PVS aident les Membres de l’OMSA à évaluer leurs besoins en termes de prestations de laboratoire ainsi que les coûts induits par ces services et les problèmes de durabilité susceptibles de se poser. Les experts PVS ont ensuite pour tâche d’émettre des recommandations sur les mesures à prendre. À travers l’Initiative pour des laboratoires durables soutenue par Affaires mondiales Canada, l’OMSA analyse ces données afin de recenser les domaines dans lesquels il est nécessaire d’accroitre les investissements.

Les données recueillies montrent que pour que les réseaux de laboratoires soient en mesure de fournir aux systèmes de santé nationaux des résultats pertinents, fiables et rapides, les pays doivent pouvoir appréhender la capacité globale de leurs laboratoires, savoir si ceux-ci répondent aux besoins du système de santé et à quel coût, et mettre en place un modèle économique durable [1].

La capacité globale des laboratoires

Les pays n’utilisent qu’une fraction de leurs moyens potentiels : les laboratoires inclus dans la cohorte objet de cette étude n’utilisent chaque année que de 30 % à 51 % de leur potentiel de réalisation de tests de laboratoires, compte tenu des équipements et des ressources humaines dont ils disposent.

La satisfaction des besoins du système de santé

Les laboratoires du secteur public considèrent le secteur public comme leur principal client (44 %) suivi des vétérinaires privés et des petits éleveurs (19 %) mais ils ne répondent pas aux besoins des entreprises du secteur privé (21 %).

Le coût réel des analyses de laboratoire

Les prestations de laboratoire effectuées au niveau national représentent un surcoût moyen de 59 % par rapport aux prestations des laboratoires de référence internationaux. Par ailleurs, la qualité des prestations nationales par rapport à celle des laboratoires de référence internationaux varie considérablement d’un pays à l’autre.

Un modèle économique durable

Au sein de la cohorte étudiée, 38 % des laboratoires facturent les tests réalisés pour leurs clients du secteur privé et 21 % le font pour ceux du secteur public, mais seulement 13 % des laboratoires peuvent disposer directement des sommes qu’ils facturent. D’autre part, 40 % seulement des laboratoires sont dotés d’un système de comptabilité analytique, de sorte que les tarifs pratiqués reposent rarement sur les coûts réels.

Perspectives d’avenir

Sans un changement méthodologique, les réseaux de laboratoires ne seront pas en mesure de remplir leur rôle au sein des systèmes nationaux de santé ni d’améliorer la sécurité sanitaire.

Les interventions requises devront combiner des mesures d’assistance technique, de gestion, d’analyse économique et de changement stratégique afin de mettre en place une culture basée sur la qualité, la pérennité et les bonnes pratiques commerciales. Les laboratoires doivent mettre leurs infrastructures en cohérence avec la demande et accorder une importance particulière à leur devoir de rendre des comptes et ce, au-delà d’une échéance de cinq ans.

La méthode de l’OMSA pour renforcer les moyens des laboratoires de santé animale repose sur une concertation avec les parties intéressées afin d’étayer les processus décisionnels. En outre, l’OMSA conduit actuellement une analyse d’impact de son programme de jumelage de laboratoires afin d’avoir une meilleure compréhension des bénéfices apportés par ces jumelages.

Le programme de jumelage de laboratoires permet à l’OMSA de mobiliser son réseau de Laboratoires de référence et de Centres collaborateurs pour aider d’autres établissements souhaitant améliorer leurs capacités et leur expertise scientifique. L’objectif est de renforcer les capacités des laboratoires nationaux et régionaux, dans l’intérêt de leur pays et de leur région.
L’Institut national de recherche vétérinaire de Vom (dans le centre du Nigeria) est un établissement de premier ordre, pionnier dans les domaines de la recherche, du diagnostic, des traitements et de la lutte contre les principales maladies animales ayant des répercussions sur l’économie du pays. Le Nigeria a présenté une demande de mission PVS pour des laboratoires durables. La Docteure Maryam Muhammad, Directrice de l’Institut, estime que la durabilité est un facteur majeur d’égalité entre les genres dans les environnements en lien avec les sciences [2]. « Les investissements pour des laboratoires durables se traduisent par une amélioration de la vie des femmes », explique-t-elle, car ils offrent aux femmes qui travaillent dans le domaine de la réduction des menaces biologiques un espace sûr où elles peuvent faire évoluer leur carrière en pleine autonomie et apporter ainsi une importante contribution à leur communauté.

https://doi.org/10.20506/bull.2023.1.3376

Références

  1. Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) (2022). – PVS Sustainable Laboratories Cohort Analysis.
  2. Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) (2022). – « La science est une aventure » : promouvoir l’égalité des genres pour stimuler le développement au Nigeria.

Informations relatives à l'article

  • Plan de travail sur l’antibiorésistance dans l’aquaculture

  • De nouvelles initiatives pour proposer des modules d’e-learning sur la santé des animaux aquatiques

  • Le réseau scientifique de l’OMSA pour la santé des animaux aquatiques

  • Répondre aux situations d’urgence sanitaire chez les animaux aquatiques

  • Évaluation et référencement des maladies émergentes

  • L’importance de la notification des maladies émergentes

  • Mise en œuvre des normes internationales de l’OMSA : quels défis ?

  • Focus sur l’importance des normes pour répondre aux besoins des Membres

  • Collaboration de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), en faveur de la santé des animaux aquatiques

  • Comment impliquer les Membres dans le Processus PVS : Aquatique ?

  • Importance des normes de l’OMSA et normes prioritaires en vertu de la Stratégie

  • Évolution du Processus PVS et technologie numérique : amélioration des services et de la gestion des données

  • L’Observatoire de l’OMSA : une précieuse source de données et d’informations pour le renforcement des capacités des Services vétérinaires

  • Le Plan d’action conjoint « Une seule santé » (2022-2026)

    Œuvrons ensemble pour la santé des humains, des animaux, des plantes et de l’environnement
  • L’utilisation stratégique de WAHIS conforte le rôle leader des Services vétérinaires

  • Le système de formation de l’Organisation mondiale de la santé animale

  • Renforcer les capacités dans le domaine de la santé de la faune sauvage

  • Les exercices de simulation, un outil essentiel pour accroitre la résilience dans une optique « Une seule santé »

  • Œuvrons pour des systèmes de santé durables pour les animaux aquatiques

  • Le renforcement des capacités dans le domaine du bien-être animal

    Le bien-être animal, l’un des piliers du cadre de formation par compétences de l’OMSA
  • Renforcer les capacités en santé animale en recourant à l’approche GBADs pour évaluer l’impact des maladies animales dans le monde

  • L’Observatoire de l’OIE : un projet qui se concrétise

  • L’approche factuelle sur laquelle reposent les procédures et stratégies de l’OIE pour l’élaboration des normes et le renforcement des capacités va encore être enrichie

  • La transformation numérique au service de l’Observatoire de l’OIE, et inversement

    Perspectives offertes par les nouvelles technologies
  • Renforcement de la crédibilité du système international et de l’action collective

    Comment intéresser les Membres de l’OIE au nouveau dispositif de suivi de la mise en œuvre des normes de l’OIE ?
  • Renforcer l’application des normes internationales : les recommandations de l’OCDE pour l’Observatoire de l’OIE

  • Apprendre de l’expérience des autres organisations internationales

  • En quête d’un équilibre entre les bienfaits nutritionnels et les risques infectieux liés à l’élevage dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure

  • Combiner les données du secteur public et du secteur privé pour optimiser les investissements en santé animale

  • L’impact des maladies animales est-il le même pour les hommes et pour les femmes ?

    Rendre visible l’invisible...
  • GBADs : le moment est opportun

    Le GBADs permettra une meilleure gestion de la santé animale...
  • La force du travail en partenariat

  • Que peut apporter le programme GBADs ?

    Le cas de l'Éthiopie
  • Le GBADs est lié au 7e Plan stratégique et à la stratégie de transformation numérique de l’OIE

  • De l’utilité du programme GBADs

  • Un partenariat mondial pour atténuer la menace microbiologique

    Le Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes
  • Méthode de bonne gestion des urgences : les fondamentaux

    Le manuel de bonne gestion des urgences est en cours de mise à jour...
  • De l’importance de lier la gestion de l’urgence zoosanitaire à un cadre public pour faciliter la mobilisation des ressources

    La démarche du Botswana...
  • Les vétérinaires ont un rôle à jouer pour prévenir le bioterrorisme et se préparer à y faire face

    Les forces de sécurité et les vétérinaires doivent coopérer en matière de défense contre les attaques microbiologiques délibérées...
  • L’assurance et la réassurance ont-elles un rôle à jouer pour mobiliser les ressources dans les contextes de faibles ressources ?

  • La préparation au risque de peste porcine africaine dans les Amériques

    Bilan des résultats de deux questionnaires...
  • Diffusion des bonnes pratiques de gestion de crise au moyen des nouvelles technologies

    La Représentation sous-régionale de l’OIE pour l’Asie du Sud-Est facilite la communication entre experts...
  • L’action de l’OIE face au COVID-19

    Quel est le rapport entre la COVID-19 et la santé animale ? Quel est le rôle de l’OIE dans ce domaine ?
  • Maintenance et étalonnage des équipements de laboratoire

    Les équipements des laboratoires vétérinaires sont-ils en bon état ?
  • Accroître la résilience face à l’agro-terrorisme et à l’agro-criminalité

    L’OIE, la FAO et INTERPOL unissent leurs forces contre l’agroterrorisme...
  • En quête d’approches innovantes pour une gestion pérenne de l’urgence zoosanitaire

    L’OIE a organisé un débat d’experts sur différentes approches de gestion pérenne de l’urgence…
  • Mesures de prévention et de contrôle de la peste porcine africaine

    Dans l’Union Européenne la peste porcine africaine a pu être circonscrite à des zones limitées…
  • Peste porcine africaine : une contagiosité modérée qui pose un dilemme

    Cette maladie se caractérise par une létalité élevée...
  • La filière porcine en Asie du Sud-Est et les défis de la gestion sanitaire

    Les porcs sont une source importante de revenus pour les populations rurales et péri-urbaines…
  • Impact économique mondial de la peste porcine africaine

    Cette maladie devrait fortement impacter le marché de la viande et de l’alimentation animale…
  • La peste porcine africaine et le Système mondial d’information sanitaire de l’OIE

    Le système d’information de l’OIE est essentiel pour centraliser les informations sur les foyers…
  • La communication sur les risques : un élément essentiel de la lutte contre la peste porcine africaine

    L’OIE a créé une campagne de sensibilisation sur cette maladie…
  • Groupe permanent d’experts de la peste porcine africaine pour les Amériques

    Une collaboration constante au niveau régional constitue la meilleure arme de prévention…
  • Groupe permanent d’experts de la peste porcine africaine pour l’Asie

    Pour faire face aux problèmes que pose cette maladie dans cette région du monde…
  • Groupe permanent d’experts de la peste porcine africaine pour l’Europe

    Pour développer une coopération plus étroite entre les pays touchés par cette maladie en Europe…
  • Contrôle mondial de la peste porcine africaine

    Il est possible de contrôler cette maladie moyennant une coordination régionale et mondiale…
  • Les partenariats public–privé–producteurs (4P) dans les filières agricoles

    Pour une insertion durable des petits producteurs dans les filières agricoles...
  • Le rôle des partenariats public–privé dans le secteur laitier

  • Partenariats public‑privé : conjuguer le meilleur des deux secteurs

    Le secteur public et le secteur privé doivent travailler l’un avec l’autre pour résoudre ensemble les problèmes qu’il est impossible de résoudre seul…
  • Les partenariats public–privé développent les capacités sanitaires et phytosanitaires et élargissent l’accès aux marchés

    Les partenariats public‑privé sont largement présents dans le travail du Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF)…
  • Partenariats public-privé dans le domaine vétérinaire : bienfaits et problématiques

    L’OIE est la mieux placée pour conduire les initiatives de partenariats public–privé pour améliorer la prestation de services vétérinaires…
  • Les partenariats public–privé : une approche essentielle pour renforcer les Services vétérinaires dans le monde

    La mise en place d’un partenariat public–privé a été déterminante dans l’éradication de la peste bovine…
  • Le rôle de la communauté vétérinaire dans le maintien du statut sanitaire élevé des chevaux de compétition

  • Le partenariat public–privé entre l’OIE et l’IHSC

    Supervision et principales réalisations…
  • Histoire du partenariat public–privé OIE/IHSC

  • Les enjeux pratiques des déplacements internationaux de chevaux de sport

    En dépit des progrès, des difficultés pratiques subsistent…
  • Vers une accélération du contrôle de la tuberculose bovine dans les milieux à faible revenu

    Accélérer le contrôle de la tuberculose bovine est une priorité pour la Fondation Bill & Melinda Gates…
  • Feuille de route pour la tuberculose zoonotique

    Réduire l’incidence de la tuberculose zoonotique implique de gérer le risque dès sa source animale…
  • Parité et pastoralisme

    Les femmes jouent un rôle clé dans le pastoralisme…
  • Point de vue sur le double usage

    Le terme « à double usage » est l’expression consacrée pour les innovations susceptibles d’être utilisées tantôt à bon ou à mauvais escient, y compris dans le domaine des sciences de la vie...
  • Vers un Plan mondial d’action contre la peste bovine pour une meilleure préparation des pays

    La peste bovine constitue toujours une menace, en raison du risque de fuite du virus à partir des établissements qui en détiennent encore des stocks. La réémergence de la peste bovine pourrait avoir un impact dévastateur à l’échelle mondiale, les populations bovines n’ayant plus aucune immunité face à ce virus...
  • La Convention sur l’interdiction des armes biologiques et son application pratique

    La Convention sur l’interdiction des armes biologiques interdit la mise au point, la fabrication, l’acquisition, le transfert, le stockage et l’utilisation des armes biologiques et à toxines et constitue un élément essentiel pour la communauté internationale dans sa lutte contre la prolifération des armes de destruction massive...
  • Réduire la menace en cette ère de nouveaux risques biologiques

    Près de 75 % des pays sont incapables d’atteindre les objectifs internationaux de biosécurité et de biosûreté. Il est impératif d’agir maintenant ! Que faut-il faire en vue d’un changement mesurable plus rapide ?