Autour du monde Posté sur 2021-08-16 11:23:00
Initiatives du réseau
Soutenir la mise en œuvre du programme GBADs par les Services vétérinaires grâce à la Plateforme de formation de l’OIE
Mots-clés
Auteurs
N. Leboucq, Secrétaire de la Plateforme de l’OIE pour la formation des Services vétérinaires, Service du Renforcement des capacités, Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
La validité technique d’une politique publique de santé animale devrait suffire à motiver son adoption et son financement. Encore faut-il pouvoir démontrer l’acceptabilité et la viabilité économique de cette politique, afin que décideurs et bénéficiaires arbitrent en sa faveur et soutiennent pleinement sa mise en œuvre. Ainsi, l’évaluation du coût des maladies animales et les analyses coût/bénéfice, notamment, devraient être considérées comme des outils essentiels et transparents d’aide à la décision et donc à la bonne gouvernance sanitaire, évitant ainsi que la santé animale demeure le parent pauvre des décisions stratégiques et des investissements publics, particulièrement en « temps de paix ».
Peu de personnels des Services vétérinaires savent toutefois mener ces analyses. L’une des explications en est que les formations initiale et continue vétérinaires font la part trop belle aux sujets techniques, au détriment d’une approche holistique de la santé animale. Les politiques publiques, y compris sanitaires, sont du domaine des sciences sociales et politiques, dont l’enseignement est souvent réservé à ceux qui se destinent aux carrières administratives.
Quels outils pour aider les pays ?
Alors que la refonte de son système de formation est en cours via une Plateforme d’experts pédagogiques et techniques, l’OIE a lancé la construction d’un élément majeur de cette refonte : un cadre de formation basé sur les compétences requises pour les Services vétérinaires. Ce cadre de formation s’articulera autour de quinze « packs de compétences » couvrant l’ensemble des normes, lignes directrices et autres recommandations de l’OIE. L’un de ces packs de compétences (PC14) sera entièrement consacré à l’économie de la santé animale.
L’Université de Liverpool, au Royaume-Uni, l’Université d’Utrecht, aux Pays-Bas, et l’Institut vétérinaire norvégien ont créé un consortium qui constitue le premier Centre collaborateur de l’OIE en économie de la santé animale. Ce Centre collaborateur soutiendra l’OIE pour l’élaboration des termes de référence du PC14, qui seront conçus en collaboration avec un réseau élargi d’experts en économie de la santé animale et en pédagogie, issus, notamment, d’autres Centres collaborateurs de l’OIE. Ce document de cadrage décrira : les compétences requises en économie de la santé animale pour les Services vétérinaires ; les objectifs de formation par niveau ; les publics ciblés ; les liens avec les autres packs de compétences et avec les compétences critiques de l’Outil de l’OIE pour l’évaluation des performances des Services vétérinaires [1]. Ce travail liminaire, réalisé dans le cadre du programme sur « L’impact mondial des maladies animales (GBADs), constituera le fondement d’actions complémentaires sur le sujet : la préparation de nouvelles lignes directrices de l’OIE, l’enrichissement de l’Outil d’évaluation PVS, et le développement de modules de formation – ou la labellisation de modules existants – sur les concepts, méthodes et outils économiques applicables en santé animale. Les termes de référence du PC14 ainsi que les nouvelles lignes directrices pédagogiques de l’OIE encadreront rigoureusement ces modules, sur le fond comme sur la forme.
https://doi.org/10.20506/bull.2021.1.3267
Références
- Organisation mondiale de la santé animale (OIE) (2019) – Outil de l’OIE pour l’évaluation des performances des Services vétérinaires. 7e édition.