La question de savoir si l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) devrait être l’organisme de normalisation mondial pour la santé de la faune sauvage mérite une réflexion approfondie. L’expertise et les antécédents de l’OMSA en matière de santé animale en font un candidat intuitif. Toutefois, certains facteurs doivent être pris en compte pour s’assurer de son adéquation et de son efficacité dans un tel rôle.

Le mandat de l’OMSA et sa vaste expérience en matière de protection de la santé et du bien-être des animaux favorisent son potentiel en tant qu’organisme normatif mondial dans le domaine de la santé des espèces sauvages. Au cours de son histoire centenaire, l’OMSA  a travaillé sur la santé des animaux sauvages pendant sept décennies (voir l’autre article de Panorama sur l’histoire – A. Rousier). Bien que certains éléments des normes et des lignes directrices de l’OMSA  concernent les questions relatives à la faune sauvage, ils sont principalement liés à l’élevage et à la santé publique, et sont alignés sur les textes fondamentaux de l’Organisation. Cette base pourrait être étendue pour aborder la santé de la faune sauvage d’une manière plus harmonisée, renforçant ainsi la contribution de l’OMSA à l’atténuation de la propagation des maladies de la faune sauvage aux animaux domestiques et à l’homme.

La transition vers une approche harmonisée de la santé de la faune sauvage présente des complexités qu’il convient d’aborder. La santé de la faune sauvage est étroitement liée à la dynamique écologique, impliquant des interactions entre les espèces et leurs habitats. Ces complexités nécessitent une approche nuancée allant au-delà de la gestion traditionnelle de la santé animale. Pour que l’OMSA  soit plus efficace dans son soutien à la santé des espèces sauvages, elle doit élargir son champ d’action pour intégrer des considérations écologiques et collaborer étroitement avec des experts dans divers domaines tels que la biodiversité, la conservation et la production durable d’animaux d’élevage et d’aquaculture.

La collaboration avec les organisations existantes est cruciale. Des entités telles que la Convention sur le commerce international des espèces de faune sauvage et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (SCBD) ont des mandats et une expertise qui recoupent la santé des espèces sauvages. Les partenariats avec ces organisations, dont les responsabilités sont clairement définies, devraient favoriser une approche globale, en s’appuyant sur des perspectives diverses pour relever des défis complexes.

En conclusion, le potentiel de l’OMSA en tant qu’organisme normatif mondial pour la santé de la faune sauvage nécessite un examen attentif, y compris l’évaluation de la volonté de ses membres d’accroître leur participation. En travaillant avec des institutions établies en vue d’une approche holistique, l’OMSA est déjà un partenaire inévitable qui contribue de manière significative à la santé de la faune sauvage.