Dossier Posté sur 2019-07-11 11:31:39
Approche de vaccinologie inverse pour de nouveaux vaccins contre la tuberculose bovine
Le projet canadien ReVAMP
Mots-clés
Auteurs
Jeffrey Chen(1), Volker Gerdts(2)* & Andrew Potter(3)**
(1) Microbiologiste moléculaire, Vaccine and Infectious Disease Organization – International Vaccine Centre (VIDO–InterVac), Université de la Saskatchewan (Canada).
(2) Co-directeur de recherche, Vaccine and Infectious Disease Organization – International Vaccine Centre (VIDO–InterVac), Université de la Saskatchewan (Canada).
(3) Directeur de Centre et directeur de recherche, Vaccine and Infectious Disease Organization – International Vaccine Centre (VIDO–InterVac), Université de la Saskatchewan (Canada).
* Contact auteurs : volker.gerdts@usask.ca
** Depuis la rédaction de cet article, le Docteur Andrew Potter a pris sa retraite et le Docteur Volker Gerdts est le nouveau directeur et directeur de recherche du VIDO–InterVac.
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La vaccination est largement reconnue comme étant le moyen le plus rentable de prévenir les infections, mais son utilisation pour lutter contre la tuberculose bovine chez le bétail est restreinte. Même si le vaccin bilié de Calmette et Guérin (BCG), préparé à partir d’une souche atténuée de Mycobacterium bovis vivant, protège les humains de la tuberculose depuis des décennies, son utilisation chez le bétail suscite des craintes en ce qu’il rendrait le test cutané à la tuberculine inefficace pour le diagnostic de la tuberculose bovine.
Au Canada, des chercheurs s’appuient sur la vaccinologie inverse pour développer de nouveaux vaccins
Pour répondre au besoin urgent d’un vaccin contre la tuberculose bovine, les scientifiques de l’institut VIDO-InterVac (la plus grande structure scientifique bioconfinée du Canada) et leurs collaborateurs de l’Université de Colombie-Britannique et de l’Université de Calgary, suivent actuellement une approche de vaccinologie inverse (projet dénommé ReVAMP) pour développer des vaccins permettant de prévenir les maladies mycobactériennes – notamment la tuberculose bovine et la paratuberculose – chez les bovins.
La stratégie suivie par les chercheurs repose sur la génomique et consiste à identifier et évaluer les protéines antigéniques de M. bovis ainsi que les protéines sécrétées qui pourraient entrer dans la composition d’un vaccin contre la tuberculose bovine. La réponse immunitaire de veaux infectés expérimentalement par M. bovis est évaluée de manière à identifier les protéines bactériennes exprimées durant l’infection. Par des techniques bio-informatiques, les protéines susceptibles de provoquer une réponse immunitaire sont sélectionnées pour être produites chez Escherichia coli, sont testées et sont utilisées dans des formules vaccinales DIVA(1) innovantes et dans les tests de diagnostic correspondants. Parallèlement à cela, on évalue les chances qu’auraient les vaccins DIVA contre la tuberculose bovine et les tests de diagnostic correspondants de faire concurrence à la stratégie existante de « dépistage et abattage » ; des études sont menées pour évaluer l’opinion du public et la volonté de la filière élevage à adopter cette nouvelle méthode, et pour élaborer une stratégie de commercialisation ainsi qu’un système de réglementation, nécessaire à une acceptation optimale par l’utilisateur.
Jusqu’ici, 297 protéines de M. bovis ont été identifiées, dont 80 ont été testées chez des veaux infectés expérimentalement par M. bovis. Ce projet devrait aboutir à des vaccins DIVA, aux tests de diagnostic correspondants et à un livre blanc qui informera le public, les éleveurs et les pouvoirs publics des meilleures stratégies possibles pour lutter contre la tuberculose bovine.
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(1) DIVA : formulation vaccinale qui permet de différencier les animaux vaccinés des animaux infectés
http://dx.doi.org/10.20506/bull.2019.1.2918