En novembre 2022, le Ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture du Royaume d’Arabie Saoudite (MEWA) et la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) ont lancé le réseau AQMENET.  

Parmi les Membres d’AQMENET, on compte les pays suivants, situés autour de la mer Rouge et du Golfe : Bahreïn, Djibouti, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Kuwait, Oman, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Somalie, le Soudan, les Émirats Arabes Unis et le Yémen.  

AQMENET est un mécanisme important dans la mise en œuvre des activités hautement prioritaires pour la région, en ligne avec la Stratégie de l’OMSA pour la santé des animaux aquatiques. Il permet notamment la création de réseaux visant à soutenir les Délégués des Membres OMSA et les Points focaux nationaux pour les animaux aquatiques dans l’amélioration de la santé de ces animaux et la mise en œuvre des normes sanitaires pour les animaux aquatiques de l’OMSA. 

Le réseau a pour but d’améliorer les connaissances et les capacités de diagnostic des Membres, ainsi que le développement de vaccins. AQMENET sera également amené à coordonner la formation de vétérinaires et de professionnels de la santé des animaux aquatiques afin de mieux soutenir l’industrie aquacole et d’établir un réseau de laboratoires dédié aux maladies des animaux aquatiques. Le réseau favorisera le partage d’informations et l’utilisation responsable et prudente des antimicrobiens ; il contribuera également à renforcer les capacités de contrôle de l’antibiorésistance. 

L’aquaculture au Moyen-Orient 

Depuis longtemps, l’aquaculture et l’élevage piscicole sont une source d’alimentation et de subsistance pour de nombreuses communautés vivant sur les côtes du Moyen-Orient. La création d’AQMENET atteste de l’importance de la production d’animaux aquatiques en renforçant la sécurité alimentaire de la région.  

Le Moyen-Orient étant entouré par différentes mers, dont la Méditerranée, le golfe Persique et la mer Rouge, la région dispose donc de nombreuses sources de produits frais, issus de la mer. La production totale de la région ne représente pourtant que 2,17 % de la production mondiale totale [1]. 

Les principaux producteurs aquacoles parmi les Membres d’AQMENET sont l’Égypte et l’Arabie Saoudite. L’aquaculture égyptienne a témoigné d’un développement spectaculaire et rapide ces sept dernières années, de sorte que le pays se situe au premier rang de la production aquacole africaine, et au sixième rang, à échelle mondiale. Le secteur devient donc un contributeur majeur pour la sécurité alimentaire et l’économie égyptienne.  

L’élevage piscicole est une industrie en pleine expansion dans de nombreux pays du Moyen-Orient, tels que l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et Oman, où les stocks de poissons sauvages déclinent et la dépendance aux importations de poissons et fruits de mer croît. S’il est vrai qu’atteindre l’autosuffisance en termes de consommation piscicole dans le Moyen-Orient semble pertinent, des problématiques institutionnelles, géographiques et politiques existent et limitent le développement de l’élevage piscicole dans ces pays.  

La demande accrue en animaux aquatiques et en produits de la mer et donc, le commerce international de ces produits, peut occasionner un risque plus élevé de propagation de maladies. C’est pour cette raison que la Représentation régionale de l’OMSA pour le Moyen-Orient, avec la collaboration de la Représentation sous-régionale de l’OMSA d’Abu Dhabi, a proposé la création de ce réseau, afin de répondre aux besoins de ses Membres et de les aider à faire face aux défis que présentent l’élaboration de systèmes de santé durables pour les animaux aquatiques.  

Les actualités et rapports sur le réseau seront régulièrement partagés et mis à jour sur le site internet AQMENET. 

https://doi.org/10.20506/bull.2023.2.3419