Autour du monde Posté sur 2019-05-07 16:07:08
Histoires à succès
La tuberculose bovine dans l’Ouest canadien (2016)
Aperçu de la gestion de cas
Mots-clés
Auteurs
Noel Harrington, Spécialiste de programme vétérinaire, Direction générale des politiques et programmes, Direction santé des animaux, Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) (Canada).
Les désignations et dénominations utilisées et la présentation des données figurant dans cet article ne reflètent aucune prise de position de l’OIE quant au statut légal de quelque pays, territoire, ville ou zone que ce soit, à leurs autorités, aux délimitations de leur territoire ou au tracé de leurs frontières.
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En septembre 2016, l’ACIA a mis en place une telle intervention en réponse à un cas de tuberculose bovine détecté chez une vache adulte provenant d’un élevage bovin naisseur dans la province de l’Alberta. En raison des pratiques de production de cette exploitation, en particulier la fréquentation de pâturages communautaires, l’enquête a porté sur un grand nombre de troupeaux bovins qui ont été soumis à des épreuves de dépistage. Au total, 145 troupeaux ont été examinés, 34 000 bovins ont été testés, et 12 000 bovins considérés comme ayant été exposés à l’infection ont été éliminés sur ordre des autorités. En ce qui concerne les animaux d’élevage, l’enquête a pris fin en avril 2018. Toutefois, afin de s’assurer de l’absence de l’infection dans la faune sauvage, la surveillance active de la faune sauvage se poursuivra jusqu’en 2020, en collaboration avec les autorités en charge de la faune sauvage.
En dépit de la vaste enquête qui a été menée, seule l’exploitation de référence s’est avérée infectée, avec six cas confirmés au laboratoire, ce qui représente un taux de prévalence apparente de 1,6 % au sein du troupeau. Le séquençage et l’analyse du génome entier ont conclu que tous les animaux détectés positifs avaient été infectés par une même souche de Mycobacterium bovis, qui n’avait jamais encore été associée à des cas de tuberculose chez l’homme ou l’animal au Canada, mais qui est extrêmement proche génétiquement d’une souche identifiée pour la dernière fois au Mexique, en 1997. Après avoir examiné plusieurs voies potentielles d’exposition ou d’introduction, l’enquête n’a pas pu identifier formellement la source d’infection initiale.
Compte tenu du résultat de cette intervention, l’Alberta est toujours reconnue indemne de tuberculose bovine, de même que toutes les autres provinces canadiennes.
La robustesse du programme canadien d’éradication de la tuberculose bovine a permis de sauvegarder l’accès ininterrompu au marché international pour la filière bovine canadienne (animaux vivants et viande) durant l’intervention, ce qui a atténué les effets négatifs sur l’ensemble de la filière.
La coopération des exploitants et leur implication au sein des associations d’éleveurs ont été déterminantes dans l’efficacité de cette intervention de l’ACIA.
Cet événement a mis en évidence l’importance de disposer des moyens d’intervention nécessaires ainsi que la nécessité d’exercer une surveillance continue de cette maladie qui devient de plus en plus rare au Canada grâce aux efforts d’éradication déployés depuis longtemps.
http://dx.doi.org/10.20506/bull.2019.1.2928
Les coulisses de l’enquête sur la tuberculose bovine de 2016 (série vidéo)