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Panorama PerspectivesL’action de l’OIE face au COVID-19

Perspectives Posté sur 2021-03-08 08:53:17

L’action de l’OIE face au COVID-19

Quel est le rapport entre le COVID-19 et la santé animale ? Quel est le rôle de l’OIE dans ce domaine ?

Auteurs

K. Hamilton (1) & M. Marrana (1)*

(1) Service de la préparation et de la résilience, Organisation mondiale de la santé animale (OIE)

* Contact auteurs : m.marrana@oie.int

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Le SARS-CoV-2 provient très certainement d’une source animale [1] et, comme on pouvait s’y attendre, différentes espèces de mammifères se sont avérées sensibles à ce virus et capables de le transmettre [2]. Le virus a, par exemple, commencé à circuler chez les visons d’élevage. Cette constatation, ajoutée à des cas d’infection observés chez d’autres animaux, ainsi que la réponse apportée, qui est parfois disproportionnée, ont des conséquences significatives sur la santé et le bien-être des animaux, sur la biodiversité, sur la situation économique des pays et sur la santé publique. En outre, il existe un réel danger d’apparition de nouveaux réservoirs du virus au sein de populations d’animaux sauvages ou d’animaux domestiques après introduction du virus par l’homme par voie anthropo-zoonotique. Compte tenu de ces risques, il est important que le secteur vétérinaire reste vigilant et actif.

Dès janvier 2020, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a commencé à communiquer sur les implications du SARS-CoV-2 à l’interface homme/animal.

Les cas d’infection par le SARS-CoV-2 chez l’animal doivent être déclarés à l’OIE

En tant que maladie émergente, l’infection par le SARS-CoV-2 chez l’animal doit être déclarée à l’OIE. Les observations notifiées à l’OIE sont rendues publiques sur une page web consacrée à ces cas. L’OIE a un rôle de conseil en ce qui concerne les domaines prioritaires de recherche, dans le respect du plan directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de recherche et développement sur le COVID-19, lequel détaille les mesures de surveillance et de prévention destinées à éviter de nouveaux passages de l’homme à l’animal et inversement. Les conseils de l’OIE visent à communiquer sur les risques.

L’OIE publie des lignes directrices et des avis à l’intention des laboratoires vétérinaires, des Services vétérinaires et des vétérinaires praticiens

Certains pays ont réussi à aplatir la courbe épidémique grâce à leur capacité à déployer rapidement un dépistage massif des suspicions de cas chez l’être humain. Dans plusieurs de ces pays, les laboratoires vétérinaires ont joué un rôle important, en première ligne, en analysant des échantillons prélevés chez l’être humain, soulageant ainsi leurs partenaires de la santé publique face à l’urgence de la demande. Habitués à déployer leurs capacités en cas de foyers de maladies infectieuses, les laboratoires vétérinaires sont parfaitement organisés pour les analyses de masse. En collaboration avec l’OMS, l’OIE a recueilli les enseignements tirés des laboratoires vétérinaires impliqués dans la réponse de santé publique face au COVID-19, et a rédigé et publié des lignes directrices pour aider et encourager d’autres laboratoires vétérinaires à se joindre à cette action [3]. Les Services vétérinaires ont également soutenu l’effort de santé publique par d’autres moyens, en fournissant des équipements particulièrement recherchés (lorsqu’il y a eu pénurie), en partageant leurs compétences en épidémiologie, et en facilitant la coopération entre les institutions au points d’entrée aux frontières. Outre les lignes directrices qui s’adressent aux laboratoires vétérinaires, l’OIE a publié des avis à l’intention des Services vétérinaires et des vétérinaires praticiens. Ces avis concernent le prélèvement des échantillons, leur analyse et la déclaration des cas de SARS-CoV-2 chez les animaux [4] ainsi que l’application des mesures sanitaires associées au COVID-19 dans le cadre des échanges internationaux [5].

À plus long terme, les Services vétérinaires doivent impérativement occuper un rôle central dans la réduction du risque de nouvelles pandémies en évaluant le risque d’émergence de maladies chez les animaux (y compris dans la faune sauvage) et en gérant ce risque par un meilleur suivi et une meilleure régulation des pratiques à haut risque. L’OIE développe actuellement un programme de travail ambitieux visant à réduire drastiquement le risque de nouvelles pandémies dues à ces maladies qui gagnent de nouvelles niches, et entend créer un programme fondamental de gestion du risque sanitaire pour la faune sauvage en général.

Portail de l’OIE sur le COVID-19
http://dx.doi.org/10.20506/bull.2020.2.3144

Références

  1. Zhou Peng, Yang Xing-Lou, Wang Xian-Guang, Hu Ben, Zhang Lei, Zhang Wei, Si Hao-Rui, Zhu Yan, Li Bei, Huang Chao-Lin, Chen Hui-Dong, Chen Jing, Luo Yun, Guo Hua, Jiang Ren-Di, Liu Mei-Qin, Chen Ying, Shen Xu-Rui, Wang Xi, Zheng Xiao-Shuang, Zhao Kai, Chen Quan-Jiao, Deng Fei, Liu Lin-Lin, Yan Bing, Zhan Fa-Xian, Wang Yan-Yi, Xiao Geng-Fu & Shi Zheng-Li (2020). – A pneumonia outbreak associated with a new coronavirus of probable bat origin. Nature, 579, 270–273. https://doi.org/10.1038/s41586-020-2012-7.
  2. Damas Joana, Hughes Graham M., Keough Kathleen C., Painter Corrie A., Persky Nicole S., Corbo Marco, Hiller Michael, Koepfli Klaus-Peter, Pfenning Andreas R., Zhao Huabin, Genereux Diane P., Swofford Ross, Pollard Katherine S., Ryder Oliver A., Nweeia Martin T., Lindblad-Toh Kerstin, Teeling Emma C., Karlsson Elinor K. & Lewin Harris A. (2020). – Broad host range of SARS-CoV-2 predicted by comparative and structural analysis of ACE2 in vertebrates. Proc. Natl Acad. Sci. USA, 117 (36), 22311–22322. https://doi.org/10.1073/pnas.2010146117.
  3. Organisation mondiale de la santé animale (OIE) (2020). – Appui des laboratoires vétérinaires à la réponse de santé publique au COVID-19. Tests de diagnostic sur des prélèvements humains en laboratoires vétérinaires.
  4. Organisation mondiale de la santé animale (OIE) (2020). – Considérations relatives aux prélèvements d’échantillons, aux épreuves de dépistage et à la déclaration de cas de SARS-CoV-2 chez les animaux.
  5. Organisation mondiale de la santé animale (OIE) (2020). – Considérations de l’OIE sur l’application des mesures sanitaires pour le commerce international liées à la COVID-19.

Informations relatives à l'article

  • Plan de travail sur l’antibiorésistance dans l’aquaculture

  • De nouvelles initiatives pour proposer des modules d’e-learning sur la santé des animaux aquatiques

  • Le réseau scientifique de l’OMSA pour la santé des animaux aquatiques