L’apparition de foyers de maladies représente le plus grand risque pour la production d’animaux aquatiques, à échelle mondiale. Cette menace préoccupe l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et ses Membres, et nécessite des actions collaboratives, engageant des parties prenantes pertinentes afin de protéger et d’améliorer la santé des animaux aquatiques dans le monde entier[1]. 

Grâce au soutien des Centres de référence, l’OMSA propose de former ses Membres afin d’améliorer leurs compétences en termes de gestion de la santé des animaux aquatiques. Les Centres de référence sont cependant limités dans leur capacité et souvent spécialisés sur un domaine ou une maladie particulière. En outre, les Membres ne sont pas toujours en mesure d’être mis en relation avec les organisations internationales pertinentes et/ou aux Centres de référence OMSA pour obtenir une assistance. Un réseau régional a donc été établi pour coordonner les actions et faciliter la communication entre les Membres et les Centres de référence. 

Cette initiative s’est révélée être une aide efficace à l’implémentation de la Stratégie de l’OMSA pour la santé des animaux aquatiques 2021–2025, grâce à une communication régionale régulière et la diffusion d’informations, la réalisation de projets collectifs et une assistance technique, notamment le partage de contrôles positifs et de supports de formation, par exemple. 

L’aquaculture  : une industrie en plein essor 

L’aquaculture reste le secteur de production alimentaire le plus en expansion dans le monde. Dans la région Asie-Pacifique, elle a continué à se développer, avec une croissance annuelle moyenne de 5,2 % entre 2008 et 2018. La production aquacole totale pour la région a atteint le nombre historique de 105 millions de tonnes en 2018, soit 92 % de la production aquacole mondiale [2]. 

Cependant, cette croissance rapide du secteur va de pair avec certains risques, exacerbés par un commerce de plus en plus mondialisé d’animaux aquatiques vivants et de leurs produits. Les apparitions de foyers de maladies au sein de populations d’animaux aquatiques continuent d’occasionner des pertes importantes pour la production aquacole partout dans le monde, générant un impact négatif sur la durabilité de l’aquaculture et la subsistance des personnes impliquées dans ce secteur.  

Pourquoi le système régional a-t-il été établi et dans quelle mesure vient-il appuyer la mise en œuvre de la Stratégie de l’OMSA pour la santé des animaux aquatiques 

Lors de la Réunion de consultation d’experts sur le diagnostic et le contrôle des maladies des animaux aquatiques, qui s’est tenue en novembre 2018 à Bangkok, en Thaïlande, il a été proposé qu’un Cadre de collaboration régionale sur la santé des animaux aquatiques pour l’Asie-Pacifique (ci-après dénommé  « le Réseau ») soit établi. À l’origine, le Réseau avait pour objet principal la construction d’un cadre de travail regroupant différents acteurs, afin de renforcer la capacité des laboratoires à mettre en place des activités en lien avec les maladies des animaux aquatiques dans la région Asie-Pacifique, notamment en termes de réponse d’urgence en cas d’émergence d’un foyer de maladie. Il avait également pour but de contribuer à une amélioration du partage de données relatives aux problématiques de santé des animaux aquatiques, entre les Centres de référence OMSA et les Membres. Cette proposition a aussi été discutée et approuvée par la Commission régionale de l’OMSA pour l’Asie, l’Extrême-Orient et l’Océanie lors de sa 31e Conférence, organisée à Sendai, au Japon, en septembre 2019. 

Parmi les objectifs principaux de ce Réseau, on retrouve : 

1. Le renforcement de la collaboration parmi et entre les Centres de référence OMSA (c’est-à-dire les Laboratoires de références et les Centres collaborateurs) et les Membres. 
2. Le partage et l’échange d’informations sur la validation des tests, le matériel de référence et les échantillons positifs.   

Afin de coordonner les activités et initiatives au sein du Réseau, un comité de pilotage régional composé de représentants des Centres de référence, organisations partenaires et Points focaux des Membres a été établi en 2019. Ce comité se réunit tous les ans afin d’identifier les domaines sur lesquels se concentrer en priorité  l’année suivante et de passer en revue les activités en cours au sein du Réseau. 

À ce jour, le comité de pilotage a identifié les trois sujets suivants comme prioritaires pour le Réseau :  

1. Rassemblement et évaluation des lignes directrices et ressources existantes sur la prise en compte de la biosécurité en aquaculture pour les élevages à petite échelle dans la Région Asie-Pacifique, en collaboration avec le Réseau des Centres aquacoles d’Asie-Pacifique. 
2. Rassemblement et évaluation des méthodes de test existantes pour la Nécrose hépatopancréatique aiguë, en collaboration avec le Laboratoire de référence OMSA dédié à cette maladie. 
3. Collaboration régionale pour répondre aux maladies émergentes des animaux aquatiques, en collaboration avec le Dr Ingo Ernst, Président de la Commission OMSA pour les animaux aquatiques. 

En plus des activités précitées, plusieurs ateliers et webinaires ont été organisés pour répondre aux demandes des Membres : réunions virtuelles autour des maladies émergentes, aide à l’acquisition de matériel dédiés aux contrôles positifs, webinaire de sensibilisation à l’Outil PVS : animaux aquatique, et utilisation responsable et prudente des antimicrobiens dans l’aquaculture.

https://doi.org/10.20506/bull.2023.2.3417