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Panorama Autour du mondeLes enseignements du succès de l’Australie dans l’éradication de la tuberculose bovine

Autour du monde Posté sur 2019-05-21 16:55:08

Les enseignements du succès de l’Australie dans l’éradication de la tuberculose bovine

Auteurs

Simon J. More(1)*, Brian Radunz(2) & Ron J. Glanville(3)

(1) Professeur d’épidémiologie vétérinaire et d’analyse de risque, UCD School of Veterinary Medicine, University College Dublin (Irlande).
(2) Ex-Chef des Services vétérinaires du Territoire du Nord, PO Box 678, Howard Springs, Northern Territory (Australie).
(3) Ex-Chef des Services vétérinaires du Queensland, Biosecurity Advisory Service, PO Box 476, Woodend, Victoria (Australie).

* Contact auteurs : simon.more@ucd.ie

Les désignations et dénominations utilisées et la présentation des données figurant dans cet article ne reflètent aucune prise de position de l’OIE quant au statut légal de quelque pays, territoire, ville ou zone que ce soit, à leurs autorités, aux délimitations de leur territoire ou au tracé de leurs frontières.
Les auteurs sont seuls responsables des opinions exprimées dans cet article. La mention de sociétés spécifiques ou de produits enregistrés par un fabricant, qu’ils soient ou non protégés par une marque, ne signifie pas que ceux-ci sont recommandés ou soutenus par l’OIE par rapport à d’autres similaires qui ne seraient pas mentionnés.

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L’Australie est l’un des rares pays à être parvenu à éradiquer la tuberculose bovine. Le dernier cas connu a été enregistré en 2002, après 27 années d’une campagne d’éradication d’envergure nationale. En dépit de la surveillance intensive exercée depuis cette date, aucun nouveau cas d’infection à Mycobacterium bovis n’a été détecté dans les populations d’animaux d’élevage ou sauvages. Plusieurs enseignements, qui pourraient intéresser d’autres pays, peuvent être tirés de la réussite de la campagne australienne d’éradication.

Nous résumons ci-après les principales leçons tirées de la campagne australienne d’éradication de la brucellose et la tuberculose (Brucellosis and Tuberculosis Eradication Campaign – BTEC), telles que More et al. les ont exposées [1], et qui peuvent être d’ordre technique ou non technique:

  • Des motifs convaincants. Le secteur australien de l’élevage bovin mise fortement sur les exportations, de sorte que la menace que la tuberculose bovine faisait peser sur les échanges internationaux constituait un réel motif de préoccupation jusqu’au lancement de la campagne. Ce motif justifiait pleinement d’envisager l’éradication, aussi bien à l’échelle du pays que pour les exploitants.
  • Un objectif clair et concerté. Le gouvernement australien et le secteur de l’élevage partageaient la même détermination et un objectif commun, à savoir l’éradication de M. bovis du cheptel bovin et bubalin du pays.
  • Un partenariat entre le gouvernement et le secteur privé. L’engagement concret du secteur de l’élevage s’est révélé crucial pour la réussite de la campagne. Le processus décisionnel de celle-ci reposait sur un partenariat entre le gouvernement et le secteur de l’élevage, dont les acteurs ont participé activement à tous les niveaux de la gestion, aussi bien à l’échelle nationale et régionale qu’au niveau des exploitations. Une autre caractéristique importante de la campagne était la prise en charge partagée des coûts entre le secteur privé et le gouvernement, le secteur de l’élevage participant via un système de cotisations. Les modalités de ce partage ont évolué au cours de la campagne, le secteur de l’élevage bovin couvrant jusqu’à 50 % des coûts de la deuxième moitié du programme (fonctionnement, indemnisations, mesures de soutien complémentaire).
  • Un modèle économique rationnel. La campagne reposait sur l’anticipation et la planification détaillée, avec des plans stratégiques pluriannuels et des plans opérationnels annuels.
  • Des normes techniques. L’application de normes techniques cohérentes et transparentes et d’un cadre réglementaire rigoureux a été une caractéristique déterminante de la campagne. L’amélioration de la traçabilité des animaux d’élevage suite à la mise en place d’un système de marquage caudal comprenant un code d’identification de l’exploitation a été un aspect important du programme de lutte et d’éradication. Le programme a également bénéficié des avancées de la recherche appliquée.
  • La surveillance exercée dans les abattoirs. Il s’agit de la principale méthode de surveillance pour détecter l’infection dans les troupeaux où elle était restée ignorée ; plusieurs stratégies ont été appliquées pour accroître sa précision.
  • L’élimination de toute présence résiduelle de l’infection. Il a été fait appel à plusieurs méthodes fondées sur le risque afin d’écarter tout risque d’infection, notamment : la classification des troupeaux et des régions en fonction de leur niveau de risque, des processus de classification des troupeaux, la prise en compte des risques associés aux déplacements et aux échanges d’animaux, et l’élimination des animaux ayant échappé aux contrôles. Les troupeaux infectés ont été soumis à des contrôles renforcés à mesure que le programme avançait ; il a été considéré qu’il y avait un risque de présence résiduelle de l’infection tant que le dernier animal infecté n’avait pas été abattu.
  • La mesure objective des progrès accomplis. L’application du système de classification des zones et des troupeaux tout au long de la campagne a fourni des indications probantes des progrès accomplis sur la voie de l’éradication.

Des informations complémentaires concernant le programme d’éradication mené par l’Australie sont disponibles dans des articles généraux [2] et scientifiques [1, 3].

Ultime série de tests effectués dans la dernière exploitation infectée soumise à quarantaine dans le Queensland
Ultime série de tests effectués dans la dernière exploitation infectée soumise à quarantaine dans le Queensland (Australie)
©Rod Robertson
http://dx.doi.org/10.20506/bull.2019.1.2927

Références

  1. More S.J., Radunz B. & Glanville R.J. (2015). – Lessons learned during the successful eradication of bovine tuberculosis from Australia. Vet. Rec., 177, 224–232. http://dx.doi.org/10.1136/vr.103163.
  2. Lehane R. (1996). – Beating the odds in a big country. The eradication of bovine brucellosis and tuberculosis in Australia. CSIRO Publishing. ISBN: 0643058141.
  3. Radunz B. (2006). – Surveillance and risk management during the latter stages of eradication: experiences from Australia. Vet. Microbiol., 112, 283–290. https://doi.org/10.1016/j.vetmic.2005.11.vet017.

Informations relatives à l'article

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