Merci de patienter pendant le chargement de votre Bulletin

Panorama PerspectivesRenforcer les capacités dans le domaine de la santé de la faune sauvage

Perspectives Posté sur 2023-02-27 14:57:37

Renforcer les capacités dans le domaine de la santé de la faune sauvage

Auteurs

Sophie Muset (1)*, David Sherman (2), Nadège Leboucq (2), Laure Weber-Vintzel (3), Mario Ignacio Algüerno (2) & Maud Carron (4)

(1) Service de la Préparation et de la résilience, Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).
(2) Service du Renforcement des capacités, Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).
(3) Observatoire de l’OMSA.
(4) Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), Montréal (Canada).

Contact auteurs : S. Muset.

Taille de la police - A A A +

Afin de soutenir les Services vétérinaires et leurs partenaires dans leur mobilisation pour protéger la santé de la faune sauvage, l’OMSA a mis en place une gamme de méthodes et d’outils d’apprentissage variés et innovants destinés aux professionnels de la santé animale et de la protection de la faune sauvage aussi bien en formation qu’en exercice, dans une approche visant un renforcement durable des capacités.
Les Services vétérinaires jouent un rôle central dans la protection de la santé des animaux domestiques et des animaux sauvages. Néanmoins, certains Services vétérinaires nationaux sont dotés de capacités et de ressources insuffisantes et ne bénéficient pas des cadres réglementaires et collaboratifs intersectoriels appropriés pour assurer une protection efficace de la santé de la faune sauvage.

Par le biais de son Cadre en faveur de la santé de la faune sauvage, l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu’OIE) entend renforcer les capacités des Services vétérinaires et de leurs partenaires en les aidant à améliorer leurs systèmes de surveillance et de gestion des maladies. Les différents programmes de l’OMSA en soutien aux Services vétérinaires, en particulier le programme de jumelage de laboratoires et le Processus d’évaluation des performances des Services vétérinaires (Processus PVS), sont bien rodés et permettent d’appliquer avec succès diverses approches évolutives en matière de renforcement des capacités.

L’une de ces initiatives consiste à réaliser une évaluation détaillée de la législation vétérinaire d’un pays afin d’analyser la teneur du mandat sanitaire officiel conféré aux Services vétérinaires nationaux pour ce qui concerne les maladies de la faune sauvage, et de déterminer les mesures légales qu’il conviendrait de prendre pour que les Services vétérinaires puissent exercer efficacement l’intégralité de ce mandat. Ce projet fait partie du Programme d’appui à la législation vétérinaire du Processus PVS.

Un autre exemple phare des nouvelles activités de l’OMSA dans le domaine de la santé de la faune sauvage est le Projet de renforcement des capacités et de surveillance des fièvres hémorragiques virales (EBO-SURSY), qui vise à améliorer les systèmes de détection précoce chez les animaux sauvages d’Afrique occidentale et d’Afrique centrale afin de prévenir les foyers de maladie à virus Ebola et de quatre autres fièvres hémorragiques virales.

ebosursy
Utilisation d’outils techniques pédagogiques lors d’une formation «Une seule santé». © Organisation mondiale de la santé animale
/ S. Muset

Des ateliers participatifs ont également été organisés à l’intention des Points focaux nationaux de l’OMSA pour la faune sauvage en Afrique, afin de faciliter la mise en place de protocoles nationaux multisectoriels de surveillance des maladies de la faune sauvage. Ces ateliers font appel à des outils de formation spécifiques, par exemple un jeu de société, nommé « Alerte », qui vise à sensibiliser sur l’importance des systèmes de surveillance des maladies de la faune sauvage à l’échelle des communautés villageoises. En outre, des doctorantes et étudiantes en Master participent actuellement, avec des professionnels des Services vétérinaires et des services en charge de la faune sauvage, à des activités scientifiques multisectorielles, en s’appuyant sur les formations qu’elles ont reçues aussi bien sur le terrain qu’au laboratoire. Ce programme devrait renforcer les compétences des futurs professionnels de la santé animale et accroitre la capacité des institutions nationales à consolider leurs systèmes de surveillance. Une évaluation des effets sur long terme de ces initiatives de formation a été systématiquement réalisée.

Serious game ALERT IMG_7078
« Alerte », un jeu de société à visée pédagogique.

D’autres projets sont en phase d’expérimentation, par exemple en Asie du Sud-Est, où une approche intégrée de prévention et de lutte contre les maladies est en train d’être mise en œuvre. Ce projet consistera à étudier la répartition des populations de suidés sauvages ainsi que leurs interactions avec les porcs domestiques, et les facteurs de risque de propagation de maladies résultant de ces interactions entre les populations domestiques et les populations sauvages. En outre, des formations sont organisées à l’intention des auxiliaires villageois de santé animale et des gardes forestiers, portant sur la surveillance, la biosécurité et les méthodes relevant de l’approche « Une seule santé ». Ce projet se déploie dans les villages situés à proximité des parcs nationaux et mobilise diverses parties prenantes, dont les communautés locales, afin de garantir une action coordonnée sur l’ensemble des sites où des interactions ont lieu entre les animaux domestiques, la faune sauvage et les humains.
 

« J’ai apprécié de rencontrer des personnes de différentes régions du monde. J’ai beaucoup appris, et j’espère pouvoir transmettre ces connaissances à mes collègues en rentrant dans mon pays ». Un participant à la formation « Une seule santé » en Guinée (octobre 2019).

 
Outre les formations en présentiel, l’OMSA a organisé plusieurs séminaires de formation en ligne, à l’échelle mondiale, à l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage et à l’intention des points focaux nationaux de l’OMSA pour la faune sauvage. Plus largement, l’OMSA consacre d’importants efforts à la mise en place d’un cadre de formation solide et cohérent, axé sur les compétences, comportant un module de compétences spécifiquement dédié aux questions intéressant la santé de la faune sauvage. Plusieurs modules virtuels traitant de la surveillance de la faune sauvage et du commerce de ces espèces seront proposés sur le portail de formation de l’OMSA en 2023-2024.

Formation en biosécurité et biosûreté pour la réalisation de prélèvements dans la faune sauvage (chauves-souris) lors d’une formation «Une seule santé» en Guinée. © Organisation mondiale de la santé animale / S. Muset
Doter les régions de Centres collaborateurs pour la santé de la faune sauvage
Un projet de jumelage de laboratoires est actuellement en cours entre le Consortium de Centres collaborateurs de l’OMSA pour la faune sauvage (États-Unis d’Amérique/Canada) et l’Université Mahidol (Thaïlande) afin de contribuer à établir officiellement un Centre collaborateur de l’OMSA pour la santé de la faune sauvage et la biodiversité en Thaïlande. Ce Centre, le premier pour cette spécialité dans la région Asie–Pacifique, aura pour but de renforcer le soutien apporté aux Membres de l’OMSA concernant les problématiques en lien avec la santé de la faune sauvage.
Alerte Ebola en Guinée : investigations rapides chez les animaux sauvages et capacités de diagnostic de laboratoire
Lorsque la maladie à virus Ebola a resurgi en Guinée en 2021, une mission a été dépêchée rapidement et avec une grande efficacité pour mener à bien des travaux d’investigation chez les animaux sauvages. L’équipe multisectorielle était composée d’experts de la Direction nationale des services vétérinaires de Guinée, de l’Office guinéen des parcs et réserves (OGUIPAR), du Centre de recherche et de formation en infectiologie de Guinée (Cerfig), de la Fondation pour les chimpanzés sauvages (WCF), du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et de l’Institut Robert Koch (RKI, Berlin). Cette réponse intersectorielle rapide a été rendue possible grâce aux activités déployées depuis 2017 en Guinée par le Projet EBO−SURSY. La formation continue des personnels des institutions nationales (laboratoires et agents de terrain) et les partenariats solides noués entre différentes institutions à tous les niveaux ont permis de déployer des équipes de terrain hautement qualifiées en un temps record. Une réponse tout aussi rapide a été déclenchée lors de la pandémie de COVID-19. Il est vital d’améliorer le temps de réaction lors des alertes liées à des flambées épidémiques si nous voulons lutter efficacement contre des dangers similaires qui pourraient menacer la santé animale et humaine à l’avenir.
https://doi.org/10.20506/bull.2023.1.3380

Informations relatives à l'article

  • Plan de travail sur l’antibiorésistance dans l’aquaculture

  • De nouvelles initiatives pour proposer des modules d’e-learning sur la santé des animaux aquatiques

  • Le réseau scientifique de l’OMSA pour la santé des animaux aquatiques