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Panorama ÉditorialFace aux nouveaux défis sanitaires, renforçons les capacités des Services vétérinaires

Éditorial Posté sur 2023-12-12 13:13:10

Face aux nouveaux défis sanitaires, renforçons les capacités des Services vétérinaires

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Considérant que l’action des Services vétérinaires est un Bien public essentiel pour une bonne gouvernance sanitaire, l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu’OIE) œuvre depuis de nombreuses années pour aider ses Membres à mettre ces Services en conformité avec les normes internationales, et plaide pour que la structuration de Services vétérinaires robustes soit une priorité en matière d’investissements publics.

Cet engagement s’est notamment traduit par la mise en œuvre de deux programmes majeurs visant à renforcer les capacités des Services vétérinaires : d’une part l’organisation de sessions de formation pour les Délégués et leurs points focaux nationaux (1), et d’autre part le Processus PVS avec ses différentes composantes. Au fil des ans, ces programmes se sont enrichis et modernisés ; ils ont été progressivement mieux coordonnés avec d’autres initiatives de l’OMSA dans une approche plus holistique des questions de santé animale. De plus, selon cette approche, les activités de formation de l’OMSA s’adressent à une cible élargie, afin de contribuer au développement, chez nos Membres, d’une force de travail vétérinaire en adéquation avec les besoins.

En effet, les défis mondiaux du changement climatique, de la préservation des écosystèmes, et les crises alimentaires qui sont chaque jour plus préoccupantes, doivent être pris en considération car les actions en faveur d’une meilleure santé animale peuvent contribuer à y faire face ; inversement, l’évolution des maladies animales ou leur émergence sont impactées par ces facteurs, ce qui doit nous conduire à repenser certains modes de production. Cependant, les Services vétérinaires nationaux sont souvent mal armés pour agir, comme l’a explicitement démontré le thème technique que l’OMSA a présenté lors de sa Session générale annuelle de mai 2019 (2).

Avec la crise du COVID-19, le message porté par l’OMSA en faveur des Services vétérinaires est devenu audible auprès des décideurs politiques mondiaux. Ainsi, à l’issue du sommet des Chefs d’État et de Gouvernement du G20 réunis à Rome les 30 et 31 octobre 2021, ceux-ci ont rappelé leur soutien au renforcement des « … systèmes de surveillance, de détection et d’alerte précoce au plan mondial, en en confiant la coordination à l’OMS, à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)… », afin de mieux traiter les risques émanant des contacts entre humains, animaux et environnement, en particulier l’émergence de zoonoses.

Cette ambition ne sera réalisable que si les services de santé, dont les Services vétérinaires, sont dotés des moyens adéquats et ont les capacités pour agir efficacement : tel est le défi que nous devons relever, notamment par la mise en œuvre du Plan d’action conjoint développé par l’alliance Quadripartite (3).

Alors que la gouvernance sanitaire mondiale est de nouveau questionnée avec le projet d’accord international sur la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, et que les mécanismes de financement sont repensés, il y a une opportunité historique de reconnaitre le rôle déterminant des Services vétérinaires et de soutenir leur renforcement.

J’espère que les lecteurs de ce numéro de Panorama seront intéressés à en savoir plus à ce sujet et que la richesse des articles présentés répondra à leurs attentes.

Monique Éloit, Directrice générale
Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu’OIE)

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(1) Les Délégués auprès de l’OMSA désignent un « point focal » national pour huit thèmes d’importance capitale pour les Services vétérinaires : la notification des maladies animales, la faune sauvage, les produits vétérinaires et la résistance aux agents antimicrobiens, la sécurité sanitaire des aliments d’origine animale, le bien-être animal, les animaux aquatiques, la communication et les laboratoires.
(2) Grace D., Caminiti A., Torres G., Messori S., Bett B.K., Lee H.S., Roesel K. & Smith J. (2019). – Les effets des facteurs externes (tels que le changement climatique, conflits, facteurs socio-économiques et les échanges commerciaux) sur les Services vétérinaires et les adaptations qu’ils requièrent.
(3) La Quadripartite se compose de la FAO, de l’OMSA, de l’OMS et du PNUE.

https://doi.org/10.20506/bull.2023.1.3373

Informations relatives à l'article

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